Écusson de frégate de l’expédition Lapérouse
Brest
Fragment du tableau arrière de l’une des frégates,
bois sculpté, vers 1785
Ce décor est l’unique fragment des navires de l’expédition, témoin du naufrage. Portant la fleur de lys, il est retrouvé par l’explorateur irlandais Peter Dillon, le 30 septembre 1827 dans le village d’Ammah à Vanikoro. Il était alors utilisé comme barrière d’une porte de maison. Dans ce village, Dillon retrouve également une clochette, un petit canon en bronze, une chaudière en cuivre et une meule en pierre.
L'expédition Lapérouse
Inspiré par les voyages du britannique James Cook (1728-1779), et guidé par les principes des Lumières, Louis XVI confie une circumnavigation à Jean-François Galaup de Lapérouse (1741-1788) en 1785. Directement dirigée depuis Versailles, les préparatifs sont conduits en grand secret à Brest. Les deux navires retenus, la Boussole et l’Astrolabe, reçoivent des aménagements et un approvisionnement adapté pour quatre années de campagne. L’expédition quitte Brest le 1er août 1785 avec 220 hommes d’équipage. Un ambitieux programme de recherches est mené par 17 savants. Le naturaliste Dufresne, le père Receveur, naturaliste et aumônier, ou encore le médecin et botaniste Lamartinière étudient animaux et plantes lors des escales. Un jardinier du roi, Jean-Nicolas Collignon, collecte des graines et des arbustes vivants. Joseph Lepaute Dagelet, astronome, mène des travaux sur la longitude. Des ingénieurs et des physiciens participent aussi à l’aventure.
Lapérouse fait cartographier la côte Nord-Ouest de l’Amérique et la côte Nord-Est de l’Asie. En Alaska, on étudie les possibilités d’établir un comptoir de traite des fourrures dans une baie baptisée « Port des Français ». Après une longue navigation de reconnaissance de la côte sibérienne, Lapérouse cartographie la Manche de Tartarie, et découvre le détroit qui portera son nom, entre Sakhaline et le Japon. Une tempête tropicale a probablement raison des deux bateaux en mai 1788.
Qu'est-il arrivé à l'expédition ?
En 1789, le silence de Lapérouse laisse à penser qu’un malheur est arrivé. Une mission de recherche est confiée en 1791 à Bruny d’Entrecasteaux. Celui-ci passe au large de Vanikoro sans s’y arrêter. On saura plus tard que des membres de l’expédition y vivaient encore… En 1826, Peter Dillon, un marin irlandais, recueille sur l’une des îles Salomon une garde d’épée française et différents témoignages oraux. Un ultime survivant aurait quitté Vanikoro moins de trois ans avant son arrivée. Dillon repère la position des deux épaves, celle du camp des rescapés et repêche de nombreux objets dont ce fragment de l’une des frégates.
En 1827, l’explorateur français Dumont d’Urville arrive à son tour à Vanikoro. Il recueille d’autres objets et édifie un cénotaphe à la mémoire des équipages.
Les missions de recherches
Les années 1950 et 1960 voient se multiplier les missions. En 1981, l’association Salomon démarre une campagne de fouille méthodique, en mer et à terre qui se poursuit jusqu’en 2008. La découverte des vestiges du camp des survivants à Paiou, en 1999, puis celle du squelette de l’inconnu de Vanikoro en 2003, sont des temps forts de ces opérations. En 2005, la découverte d’instruments scientifiques permet d’identifier définitivement chacune des épaves. La Boussole, commandée par Lapérouse, s’est jetée sur la frange extérieure du récif pendant que l’Astrolabe s’échouait dans une fausse passe.
L’inconnu de Vanikoro
Le 22 novembre 2003, l’association Salomon découvre un squelette sur l’épave de la Boussole. Des 206 os qui composent le corps humain, il ne manque que 8 vertèbres, les rotules et certains os des pieds et des mains. Son étude a été confiée à l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, puis au Laboratoire d’anthropologie des populations du passé du CNRS. Le crâne est complet et révèle une dentition saine et bien entretenue. Il s’agit d’un homme de type caucasien d’une trentaine d’années, sa taille est estimée à 1,68m. Selon les recoupements avec le rôle d’équipage et l’endroit de sa découverte, il pourrait s’agir du père Jean-André Mongez, de l'astronome Joseph Lepaute Dagelet ou du chirurgien Jacques-Joseph Le Corre.
L’inconnu de Vanikoro est inhumé au château de Brest depuis 2011.
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2 frégates : La Boussole et L’Astrolabe
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222 hommes d’équipage au départ de Brest dont 17 savants
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40 000 milles nautiques parcourus
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690 jours de mer entrecoupés de 270 jours d’escale