L’année 2022 marque le 250ème anniversaire de la découverte, à quelques semaines d’intervalles, des archipels Crozet et Kerguelen par la France. À cette occasion, le musée national de la Marine au Château de Brest présente une exposition inédite en coproduction avec les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) du 24 juin 2022 au 5 mars 2023.
La France du bout du monde
Les archipels Crozet et Kerguelen ont été découverts respectivement le 22 janvier et le 12 février 1772. Au fil des siècles, ces territoires ont été marqués par les voyages d’exploration, la surexploitation des ressources naturelles et animales, les tentatives de colonisation, les naufrages, ou encore par les expéditions scientifiques internationales.
Aujourd’hui protégés au sein de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises, élevés par l’Unesco au rang de patrimoine mondial de l’humanité en 2019́, ces territoires sont devenus des sanctuaires de la biodiversité́ mondiale et des laboratoires à ciel ouvert dédiés à la recherche scientifique. Peu d’endroits au monde abritent encore des populations animales de l’importance de celles de ces deux archipels du sud de l’océan Indien : manchots, éléphants de mer, otaries, oiseaux marins, regroupés en colonies de dizaines de milliers d’individus suivant les saisons et les espèces.
Fruit d’un partenariat entre l’administration supérieure des TAAF et le musée national de la Marine, cette exposition anniversaire est l’occasion de rappeler les grandes étapes de la présence française dans ces territoires situés entre les eaux tumultueuses des Quarantièmes rugissants et les Cinquantièmes hurlants, et de proposer aux visiteurs d’embarquer pour un voyage au cœur du patrimoine historique et naturel, mais aussi au cœur des enjeux contemporains des Terres australes françaises.
« « J’aurais pu, d’après sa stérilité, lui donner fort convenablement le nom d’île de la Désolation ; mais, pour ne pas ôter à M. de Kerguelen la gloire de l’avoir découverte, je l’ai appelée la Terre de Kerguelen » »
Le parcours de l’exposition
Crozet, Kerguelen : deux noms qui semblent aussi lointains que méconnus. Voilà pourtant 250 ans que ces territoires ont été découverts par la France. En 1772, leur prise de possession a pour contexte la recherche du continent austral. L’exposition s’ouvre sur l’hypothèse de l’existence de ce continent, introduite dès l’Antiquité, et sa recherche, avec une sélection de cartes anciennes présentant les images et fantasmes autour de ce mythe.
La première partie de l’exposition est consacrée aux voyages d’exploration de la fin du XVIIIème siècle, présentés à travers l’évocation d’une cabine de navire et illustrés de cartes et instruments de navigation. Une galerie de portraits dévoile les acteurs majeurs de l’exploration des mers australes, présents à l’île de France en 1771, point de départ de leurs voyages.
Les visiteurs embarquent ensuite avec les expéditions menées par Marc-Joseph Marion Dufresne (1724-1772) et Yves-Joseph de Kerguelen de Trémarec (1734-1797) vers ces deux archipels, découverts à seulement quelques jours d’intervalle : l’expédition menée par Marion Dufresne découvre Crozet le 22 janvier 1772 ; celle menée par Kerguelen, qui donnera son nom à l’archipel, le 12 février 1772. Ces découvertes sont illustrées par le récit des expéditions jusqu’au troisième voyage de Cook (1776-1779).
La troisième partie de l’exposition fait entrer les visiteurs dans ces territoires, d’abord par l’évocation des baleiniers et des phoquiers du XIXème siècle. Divers objets de la vie à bord témoignent des expéditions à la fabrication de ces produits en passant par leur mode de vie. Le visiteur poursuit ensuite son voyage avec la présentation des premières expéditions scientifiques, des risques liés aux naufrages, et des rencontres entre les différents acteurs de ces territoires.
Les visiteurs sont guidés vers la quatrième salle de l’exposition par le bruit du vent et les cris d’animaux emblématiques de ces îles. Au moyen de nombreuses archives, photographies, livres, cartes… cette partie illustre la réaffirmation de la souveraineté française sur ces territoires au début du XXème siècle jusqu’à l’implantation de bases permanentes. La prise de conscience écologique qui intervient dès les années 1920 et qui se poursuit encore aujourd’hui, a fait de ces territoires un haut lieu de recherches scientifiques. Parmi les objets exposés, le visiteur découvre notamment des herbiers réalisés lors d’expéditions, des instruments de météorologie ou encore des équipements de terrain. Le parcours s’achève par l’évocation de la constitution d’un esprit de mission, le développement de pratiques culturelles et l’inspiration que suscitent les deux archipels pour ceux qui ont eu la chance de les découvrir.
Les Terres Australes et Antarctiques Françaises
Les TAAF sont formées de cinq districts : l’archipel Crozet, l’archipel Kerguelen, les îles Saint-Paul et Amsterdam (appelés également districts austraux, ils s’inscrivent dans la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises), la terre Adélie en Antarctique, et les îles Éparses. Ces dernières, rattachées aux TAAF depuis la loi du 21 février 2007, rassemblent dans le canal du Mozambique les îles tropicales de l’archipel des Glorieuses, Juan de Nova, Europa, et Bassas da India, ainsi que l'île Tromelin au nord de La Réunion. La zone économique exclusive (ZEE) des TAAF représente une surface de 2,27 millions de km², soit plus de 20 % du territoire maritime français : elle permet à la France d’être la deuxième puissance maritime mondiale.
Territoire sans population permanente ni élus, les TAAF sont placées sous l’autorité d’un préfet, administrateur supérieur, qui y exerce l’intégralité de l’action publique. L’administration supérieure assure des missions de souveraineté, de soutien à la recherche scientifique et de préservation de la biodiversité. La grande diversité des missions, l’isolement des territoires, le maintien d’activités scientifiques en milieux extrême et isolé, nécessitent la mise en œuvre par les TAAF d’une chaine logistique complexe, assurée notamment par leur navire ravitailleur, le Marion Dufresne, et leur patrouilleur polaire brise-glace, L’Astrolabe.
Commissariat
- Laëtitia Thérond, Chargée du patrimoine, TAAF
- Jean-Yves Besselièvre, Administrateur, musée national de la Marine – Château de Brest
- Lénaïg L’Aot-Lombart, Adjointe de l’administrateur, musée national de la Marine – Château de Brest
Dépliant de visite - Voyages en Terres Australes
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Dossier de presse - Voyages en Terres Australes
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