La Dauphine
Toulon
La Dauphine, galère extraordinaire
Première moitié du XVIIIe siècle
Attribué à l’atelier des modèles de l’arsenal de Toulon
Modèle au 1/24
Bois peint, bronze et fibres végétales
Ce modèle d’époque représente la Dauphine de 1736, œuvre du maître constructeur Reynoir. Ce fut l’une des deux dernières galères extraordinaires construites en France et la dernière à porter ce nom. Débaptisée l’Espérance à la Révolution, elle reste à flot jusqu’en 1792, mais ne navigue plus.
Le corps des galères
Longue et étroite, les galères sont munies de rames et d’un gréement à voiles latines. Assez rapides et maniables, elles sont utilisées par toutes les puissances navales en Méditerranée jusqu’au XVIIIe siècle.
En 1662, Louis XIV remet à l’honneur le corps des galères, en complément de la marine des vaisseaux en plein développement. Quarante galères sont ainsi basées à Marseille, le principal port d’armement. On s’en sert alors comme garde-côtes et pour la protection du commerce. Ce sont également des bâtiments de prestige qui symbolisent l’hégémonie française sur mer et la puissance du Roi-Soleil. Mais surtout, ce sont des prisons flottantes où s’entassent des condamnés à l’espérance de vie limitée.
La Dauphine
La Dauphine est l'une des deux dernières « galères extraordinaires » construites en France. Elle est l’une des plus grosses unités dans son genre : ce sont près de 336 hommes, répartis à 6 par rames, qui sont nécessaires pour propulser le bâtiment. Celui-ci peut voguer à 4 ou 5 nœuds en vitesse de croisière, durant deux heures, ou à 6 ou 7 nœuds en vitesse de pointe, pendant 15 minutes maximum. A titre de comparaison, une galère ordinaire ne nécessite « que » 255 rameurs afin d’être propulsée !
A l’époque de la Dauphine, la percée des vaisseaux de ligne a rendu obsolète les vieilles galères. Comment, en effet, rivaliser avec ces forteresses des mers ? En 1748, une ordonnance royale supprime le corps des galères : les galériens rejoignent alors les bagnes des principaux arsenaux.