Groupe de porteuses d'ex-voto

Port-Louis

Sur le côté gauche de la statuette, l’inscription Doué diwal ar wag signifie « Dieu guide le bateau » ou « Dieu protège le bateau ». Une variante de cette inscription est située sur le côté droit : Doué diwal ar vag.  Le monogramme de l’artiste et ses initiales figurent sur le socle.

Statuette en faïence réalisée par Mathurin Méheut (1882-1958) pour la manufacture Jules Henriot de Quimper, vers 1930

Cette statuette représente deux femmes en costume du Trégor et illustre l’attachement que l’artiste Mathurin Méheut portait à sa région natale.

Description

Photo portrait vue de la statuette en entier Agrandir l'image : Photo portrait vue de la statuette en entier
Groupe de porteuses d’ex-voto © MnM/A. Fux

Les ex-voto étaient offerts par les marins en reconnaissance de la protection céleste dont ils estimaient avoir bénéficié lors de tragiques sorties en mer.  Conçue pour être vu de tous les côtés, la statuette présentée au musée à Port-Louis, d’une hauteur de 35,5 cm, représente deux femmes en costume trégorois. Le costume des deux porteuses d’ex-voto est peu exubérant : il comporte un tablier, un grand châle coloré et une coiffe paysanne, en fil ordinaire à deux ailes, appelée la toukenn, caractéristique de l’ancien évêché de Tréguier.

Le bateau, transporté sur un brancard bordé de guirlandes de fleurs, représente un terre-neuvier (ou terre-neuvas), trois-mâts goélette qui partait pêcher la morue sur les Grands Bancs de Terre-Neuve. Ces navires étaient bénis à Paimpol au mois de février à l’occasion du pardon des Islandais, pendant lequel un ex-voto de bateau et une statue de la Vierge étaient portés en procession sur le port. La flottille appareillait ensuite pour une campagne de six à huit mois.

« Je m’attachai aux travailleurs de la mer, aux combattants de la mer, à ceux qui la ressentent si près dans leur corps qu’elle leur donne cette allure et ce caractère inimitable.  »

Mathurin Méheut, 1956, discours de réception à l’Académie de Marine
  • 1882 : naissance à Lamballe
  • 1898 : entrée à l’Ecole des Beaux-Arts de Rennes
  • 1902 : premier livre illustré, Le Fantôme de Terre-Neuve, de Léon Berthaut
  • 1914-1919 : mobilisé, il publie de nombreux croquis du front
  • 1919 : première collaboration avec la faïencerie Henriot de Quimper
  • 1921 : expose à San Francisco
  • 1924 : décor de paquebots de la Compagnie des Messageries maritimes
  • 1927-1937 : collaboration régulière avec la manufacture de Sèvres
  • 1941 : vitraux et mosaïques du restaurant lillois A l’Huitrière
  • 1951 : décor de la caisse d’Epargne de Pont-l’Abbé
  • 1958 : décès à Paris
Le peintre Méheut au travail in L'Illustration

Mathurin Méheut

Peintre, illustrateur, décorateur

Né à Lamballe (Côtes d’Armor), Mathurin Méheut a consacré une part importante de sa carrière aux arts décoratifs. Il a également été peintre et illustrateur et le musée national de la Marine conserve plusieurs de ses dessins et gravures. Dans son œuvre, Mathurin Méheut, très attaché au monde maritime, accorde une place prépondérante à la représentation des métiers de la mer et du littoral breton.

Sa collaboration avec la manufacture de faïence Jules Henriot à Quimper débute en 1919, au sortir de la Première Guerre mondiale durant laquelle il produisit de nombreux croquis du front.

D’abord orienté vers les arts de la table, son travail de céramiste s’étendit ensuite à la sculpture et à la mosaïque. Mathurin Méheut réalisa également des sujets en trois dimensions, pièces uniques ou éditées en série. L’artiste disposait d’un atelier chez Henriot et il participa à l’image de marque de l’entreprise en illustrant des catalogues et des publicités.

Il puisait son inspiration dans le folklore et les motifs bretons et son style se caractérise par la simplification des masses, un graphisme anguleux et la monumentalité de ses compositions.

Oeuvres phares dans nos musées

Les oeuvres incontournables à voir lors de votre visite au musée national de la marine à Brest, Port-Louis, Rochefort, Toulon, et prochainement à Paris.