Demi-canon de 24 livres du Mauritius
Port-Louis
Demi-canon de 24 livres du Mauritius, Bronze, Hollande, fin XVIe siècle
Fondeur Coenraad Anthonisz
Mesures : L. 320 cm, Poids 2 291 kg, échelle 1
poids marqué : 4637 livres d'Amsterdam soit 2291,14 kg
En 1609, un navire de commerce hollandais le Mauritius, s’échoue à proximité du cap Lopez au Gabon. Après ce drame, une grande partie de sa cargaison est rapatriée en Hollande par les marins ayant survécu au naufrage.
L’épave a été fouillée en 1986. Ce demi-canon de 24 livres en fonte de fer richement décoré, faisait partie des 28 pièces d’artillerie du navire.
L’épave du Mauritius
En 1609, le Mauritius, navire de la Vereenigde Oost Indische Compagnie (V.O.C.), première grande compagnie maritime et commerciale, s’échoue à proximité du cap Lopez au Gabon. Cet endroit est alors une étape incontournable au retour des Indes pour ravitailler les vaisseaux en eau et en vivres.
Ce trois-mâts d’une quarantaine de mètres de long, a été construit à Amsterdam vers 1601 et, après le drame, une grande partie de sa cargaison est rapatriée en Hollande par les marins ayant survécu au naufrage.
L’épave, découverte à l’occasion d’une prospection pétrolière, gisait par une dizaine de mètres de fond et ses vestiges étaient enfouis sous un monticule de lingots de zinc.
Outre des canons, des pièces d’accastillage et de vie quotidienne, la fouille menée en 1986 a révélé près de 140 tonnes de poivre en sac qui, avec le zinc, représentait l’essentiel de la cargaison. La porcelaine de type bleu et blanc retrouvée sous forme de tessons était presque anecdotique, ce qui laisse à penser qu’elle était rapportée de Chine à titre d’échantillon.
Demi-canon de 24 livres du Maurituis
Ce demi-canon de 24 livres fait partie des canons le plus richement décoré du navire. En fonte de fer, il mesure 3,20 mètres de long. Dans un cartouche gravé encadré de lions, se trouvent les armoiries de la ville de Delft. Le bouton de culasse et le cul de lampe sont recouverts d’écailles et de feuilles d’acanthe qui accompagnent l’inscription suivante : « Coenraad Anthonisz m’a fait à La Haye en 1592 ».
Au centre de la pièce, un deuxième cartouche met en scène un atelier de charpentier où l’on distingue une équerre, un maillet, un ciseau à bois, un rabot, un compas, une tarière et une aiguière. Coiffé d’un bicorne, le charpentier tient entre ses mains une herminette. Les charpentiers ont joué un rôle important dans la fabrication des canons en créant, dès le XIVème siècle, des prototypes en bois dur pour faciliter le travail du forgeron et du fondeur.
Conrad Anthonisz est l’auteur de ce magnifique canon. Son frère, Willem Tonnisen, littéralement Willem fils de Thonis, est le fondeur de la cloche du Mauritius que vous pouvez découvrir dans les salles du musée. Tous deux appartenaient à une des deux plus grandes familles de fondeurs hollandais du XVIe et du début du XVIIe siècle.
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