En 2011 le musée national de la Marine consacre son exposition annuelle à un paquebot légendaire.
Made in France
Après la seconde Guerre mondiale, la triste fin du paquebot Normandie, réquisitionné par l’armée américaine et détruit par un incendie dans le port de New York, est dans toutes les mémoires. A l’aube des Trente Glorieuses, la création d’un nouveau paquebot transatlantique, digne de succéder au mythique Normandie, est rapidement envisagée. Pourtant, la naissance du France va s’avérer difficile. Dès 1946, la question de la concurrence de l’avion se pose pour poursuivre l’exploitation de la ligne de New York. La décision de construire le paquebot n’est prise qu’en 1956. Dans toute la France, des entreprises se mettent à l’œuvre, préparant les différents éléments assemblés ensuite aux chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire. Ingénieurs et ouvriers se surpassent. Vitrine du savoir-faire français, le France fait massivement appel à de nouveaux matériaux, tant pour la coque que pour les emménagements intérieurs que l’on veut absolument ininflammables. Pour la mission qui lui est assignée, traverser l’Atlantique à grande vitesse, été comme hiver, avec 2000 passagers, France est un navire réellement splendide et parfaitement réussi.
Ambassadeur de France sur les mers
En cinq jours, le nouveau paquebot transatlantique navigue d’un continent à l’autre. Beaucoup plus qu’une traversée en mer, le France offre des vacances de rêve. Confort optimal et luxe caractérisent son image de marque. Célébrités, hommes d’affaires, touristes aisés ou issus des classes moyennes, tous les voyageurs vivent au rythme des soirées festives, et des nombreuses activités proposées à bord : jeux, spectacles, sports etc. Le célèbre « service France » se veut irréprochable et il se dit que la meilleure table de France serait… sur le France.
Pour l’agencement intérieur, 48 décorateurs sont choisis, dont Maxime Old et redoublent de talent pour créer le décor parfait d’une vie harmonieuse. La plupart d’entre eux ont déjà de nombreuses collaborations avec la Compagnie comme les ateliers Leleu, Spade, Simon, Dominique, Subes. Le style obtenu est un compromis entre une modernité contenue et une tradition renouvelée grâce à l’emploi de matières innovantes. Il en ressort des lieux révélateurs d’une ère de transition, celle de la fin des années 50, faisant du France l’ambassadeur de son époque.