Née dans les années 1950 de la passion conjointe de l'archéologue Fernand Benoit et du commandant Jacques-Yves Cousteau, l'archéologie sous-marine française fut la première au monde à se structurer. Dans la droite ligne des inventeurs opiniâtres qui depuis des siècles ont apprivoisé le travail sous-marin, les archéologues français ont développé au fil des décennies des techniques et des méthodes toujours plus innovantes pour étudier le patrimoine immergé. Explorant sans cesse les fonds marins, depuis les bordures littorales jusqu’aux abysses les plus profonds, sur les côtes françaises comme à l’international, l’archéologie française aux pieds palmés s’est imposée au gré de l’expertise et de l’étude de plusieurs milliers d’épaves au premier rang dans le monde. 

Mais bien des menaces participant du dérèglement climatique, de l’action des réseaux mafieux ou de pratiques industrielles insuffisamment contrôlées pèsent aujourd’hui sur la mémoire engloutie de notre humanité. Démanteler les trafics ou concevoir des robots, les archéologues français sont désormais sur tous les terrains. 

Cette communication souhaite offrir l’aperçu le plus large sur un métier qui fait parfois rêver mais dont on sait si peu.

M. Michel L'HOUR, conservateur général du Patrimoine, ancien directeur du Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines, ancien président du Conseil consultatif Scientifique et Technique (STAB) de l'UNESCO, président de la section Histoire, lettres et arts de l’Académie de marine.

L’Académie de marine est un Établissement public national à caractère administratif qui siège dans l’Hôtel de la Marine, à Paris. Placée sous la protection du Président de la République et sous la tutelle du ministre des armées, elle a pour vocation de favoriser le développement des hautes études concernant les questions maritimes et perpétuer la mission de l’Académie royale créée à Brest au XVIIIe siècle. Ces études portent à la fois sur des questions d’ordre stratégique, scientifique et technique, culturel, juridique ou économique, dans le domaine maritime. Par ses travaux, ses publications, l’organisation de conférences, l’attribution de récompenses, elle contribue à encourager les recherches, les initiatives et les expériences pouvant intéresser l’ensemble du secteur. Elle est ainsi l’acteur de la promotion du fait maritime et de ses enjeux.