La fin du XIX^e siècle marque une période de fort engouement pour la découverte des fonds marins, et les constructeurs français et européens rivalisent d’ingéniosité pour permettre aux scaphandriers de plonger toujours plus profond. Dès 1866, deux frères ingénieurs habitant à Marseille déposent une série de brevets visant à construire un nouveau type d’équipement, entièrement en métal. Ils cherchent à mettre au point un scaphandre capable de résister aux grandes profondeur, soit plus de 60 mètres à l’époque : il faut pour cela un équipement d’une très grande résistance à la pression. C’est un armurier parisien qui fabrique en 1882, selon les plans des deux ingénieurs, cette carapace de métal après plus de 12 mois de travail.

Les frères Carmagnolle réalisent un équipement d’une grande technicité et très innovant pour l’époque. Cette armure d’acier, pesant près de 260 kg, doit en effet protéger la cage thoracique du plongeur de la pression de l’eau en profondeur. Un casque muni de 20 petits hublots en verre doit assurer une très bonne vision subaquatique, tout en garantissant une bonne résistance. Entièrement articulé, et inspiré des carapaces des crustacés, l’habitacle permet- en principe - une grande liberté de mouvement malgré son poids (qui se réduit en profondeur) et son apparente rigidité. Seulement les jointures posent problème : malgré des centaines d’heures de travail, les fines bandes de tissu doublées de cuir fixées entre chaque partie métallique ne parvinrent jamais à assurer à l’ensemble une étanchéité parfaite.

Longtemps resté à la propriété de Louis Denayrouze, lui-même célèbre inventeur de scaphandres, ce prototype exceptionnel fut donné au musée en 1939.