Royal Louis
Paris
Modèle de vaisseau de 124 canons
Attribué à l’atelier des modèles de l’arsenal de Brest
Vers 1770
Échelle 1/18
Bois, cuivre et laiton
H.452 cm (avec socle) ; L.520 cm ; l.225 cm
13 MG 32
Le Royal Louis, de très grandes dimensions, est un modèle d’instruction : il était destiné à la formation des officiers de l'école des gardes de la Marine de Brest. Ce modèle était muni de pivots afin de pouvoir l'incliner pour les besoins de l'enseignement.
Ce modèle de la deuxième moitié du XVIIIe siècle servait à la formation des officiers de l’école des gardes de la Marine de Brest. Véritable support pédagogique, il leur permettait d’appréhender l’architecture et la composition des gréements de navires qu’ils auraient plus tard sous leur responsabilité. Lors de séances de travaux pratiques autour du modèle, les futurs officiers apprenaient à identifier un ensemble de manœuvres courantes, mais aussi à simuler à échelle réduite l’orientation d’une voile en fonction de l’axe du vent ou d’un virement de bord. Les deux pivots de suspension, présents encore aujourd’hui à l’avant et à l’arrière de la coque, témoignent de cet usage : montés sur deux fourches, ces deux éléments permettaient d’incliner le modèle pour les besoins de l’enseignement, notamment pour illustrer l’abattage en carène.
Du fait de son utilisation, ce modèle d’instruction se devait de reproduire fidèlement un vaisseau à trois ponts. Trois Royal Louis furent construits à Brest, en 1740, 1758 et 1779 mais le modèle n’est la copie conforme d’aucun de ces bâtiments. Souvent assimilé au Royal Louis de 1758, vaisseau de 116 canon construit par Jacques-Luc Coulomb, le modèle compte pourtant 124 canons, comme le vaisseau de 1740 construit d’après les plans de Blaise Ollivier, alors que le traitement de ses décors le rapproche des vaisseaux de la fin du XVIIIe siècle. En réalité, ce modèle a certainement été réalisé après le démantèlement du Royal Louis de Coulomb en 1773, suivant les plans détaillés de ce même navire établis en 1772. En effet, en prévision de l’entrée de la France dans la guerre d’indépendance des États-Unis pour laquelle est projetée la mise en chantier de nombreux trois-ponts, la nécessité de former des gardes de la Marine à la manœuvre de ce type de vaisseau se fait sentir. L’armement du Royal Louis de 1740 aurait toutefois été reproduit à cette occasion, le vaisseau de Coulomb ayant alors mauvaise réputation.
Longtemps conservé dans l’ancien musée naval de Brest, le Royal Louis fit l’objet d’une importante restauration lors de son arrivée à Paris en 1949. Il avait en effet subi d’importantes transformations pour lui donner l’apparence d’un vaisseau du début du XIXe siècle. L’enjeu était de lui redonner son aspect d’origine. La plupart des modifications (bandes noires et blanches sur la coque, bossoires, allongement des mâts de hune et de baupré, beaume sur le mât d’artimon etc.) furent donc supprimées. Les voiles, très abîmées, furent serrées. À cette occasion, le restaurateur remarqua le surdimensionnement de certaines poulies et les remplaça par d’autres à l’échelle du modèle. A posteriori, il est apparu que ce surdimensionnement pouvait s’expliquer par l’usage qui en était fait : il fallait que les cordages puissent coulisser sans encombre lors des démonstrations.
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3 Ponts
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124 Canons
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5,2 mètres De long
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4,5 mètres De haut
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