Une petite histoire des routes maritimes à partir du XVI siècle

À lire

#Economie #Histoire

Le 14 avril 2023

La quête des richesses et la volonté d'aller au-delà des mythologies ont donné lieu à de grandes expéditions maritimes à partir de la Renaissance. Des aventures bien souvent tumultueuses et meurtrières. Récit.

Que l'on parle du transport de passagers, de marchandises, d'expéditions culturelles et scientifiques ou de la navigation de loisir, le XVe siècle marque un tournant dans l'ampleur des expéditions maritimes, qui s'éloignent de plus en plus des terres et des côtes en quête de nouveaux horizons. Recouvrant plus de 70% de la surface du globe, les mers et les océans sont des espaces convoités et des étendues qui intriguent.

L'amiral Zheng He, eunuque chinois musulman, est un des premiers à marquer les annales en termes d'explorations maritimes. Au tout début du XVI siècle, il lance la construction de centaines de navires à Nankin, alors capitale impériale. Une folie des grandeurs qui nécessitera au passage de couper près de la moitié des forêts du sud de la Chine… Mais des navires qui vont permettre à la Chine de tisser des liens dans tout l'océan indien, jusqu'en Iran et aux côtes orientales de l'Afrique.

 

Dans cet épisode nous embarquons avec Zengh He, navigateur Chinois du XVe siècle.

Au XVe siècle, l'Europe met le cap sur l'Afrique

Du côté de l'Europe, grâce à de grands progrès dans la mise au point de nouvelles techniques de navigation et de construction des bateaux, Espagne, Portugal, France, Italie… lancent d'ambitieux voyages d'exploration dans l'Atlantique. Les côtes d'Afrique sont d'abord explorées afin de trouver un passage maritime permettant de contourner le monde musulman pour rejoindre les Indes.

Au tout début du XVI siècle, le prince portugais Henri Le Navigateur, fils du roi Jean I, fonde à Sagres, à l'extrémité sud du pays, un arsenal et une école de navigation. Un dispositif qui attire géographes, astronomes et cartographes, le terreau parfait pour de nouvelles découvertes. Après de multiples tentatives, c'est le navigateur Gil Eanes qui sera le premier européen à aller au-delà du cap Boujdour, en 1434. Situé au Sahara occidental, il est alors considéré comme la limite méridionale du monde.

Dans cet épisode nous embarquons avec Gil Eanes, explorateur portugais du XVe siècle.

Simultanément, l'émergence d'un nouveau type de navire, la caravelle, plus maniable et robuste, permet des expéditions plus lointaines. Il faudra cependant attendre 1488 pour que les Portugais atteignent le terrible Cap de Bon-Espérance, à la pointe sud de l'Afrique.

Dans cet épisode nous suivons les navigateurs portugais dans leur découverte du monde.

Christophe Colomb : la conquête de l'Ouest

À partir de 1484, germe dans la tête du navigateur génois (Italie), l'idée de rejoindre les Indes orientales par l'Ouest. Il se met alors au service des Rois catholiques, Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon et obtient, en 1492, l'autorisation de partir à l'aventure avec trois caravelles. Après deux mois de navigation, il atteint ce qu'il pense être l'Asie (le Japon) mais qui sont en réalité des îles de l'archipel américain des Caraïbes. Il découvrira notamment Cuba et Haïti. Son succès lui permet de repartir avec davantage de bateaux et il finira, lors de sa troisième expédition, par toucher terre en Amérique du Sud. Au Vénézuela plus précisément. Ce qu'il pensait être… la Chine.

Vasco de Gama, "première" voie maritime de commerce vers les Indes

Le 8 juillet 1497, sur ordre du roi du Portugal, Manuel Ier, Vasco de Gama prend la tête de quatre navires et 160 hommes afin de rejoindre les Indes. Si on connaît la côte jusqu'au Cap de Bonne-Espérance, c'est l'inconnue au-delà. Après dix mois de navigation, il atteint l'Inde… mais se fait refouler. Il revient malgré tout au Portugal auréolé de l'image d'une nouvelle voie maritime ouverte. Et ce, même si les Vénitiens, notamment, échangeaient depuis longtemps avec les Indes.

Magellan : le premier tour du monde

Au service de la couronne espagnole, l'astronome et navigateur portugais Fernand de Magellan parvient à convaincre en 1519 de l'existence d'un passage par l'ouest vers l'Asie. Il embarque avec quatre bateaux et 237 hommes vers l'Amérique du Sud. Après de longs mois d'errance, il finit par trouver un passage, qui prendra le nom de Détroit de Magellan, situé au sud du Chili, qui permet de relier l'Atlantique à un nouvel océan qu'il nommera Pacifique.

Continuant sa route, il atteint les Philippines. Si Magellan meurt en cours d'expédition, un de ses navires parvient à poursuivre sa route vers l'ouest, revenant à bon port après avoir passé le Cap de Bon-Espérance en sens inverse et remonté les côtes africaines. 3 ans après avoir largué les amarres, un navire touche à nouveau les terres portugaises, avec seulement 18 hommes à bord. La toute première circumnavigation de l'histoire vient d'être réalisée. Et la preuve que la Terre est bien ronde.

Et Jacques Cartier dans tout ça ?

Parmi les grands explorateurs, il faut souligner le rôle de Jacques Cartier, né un peu avant la fin du XV siècle à Saint-Malo. François Ier lui ordonne en 1534 de partir à la découverte du Nouveau Monde afin de trouver une route maritime nord vers l'Asie. Avec ses deux navires, il ne lui faut que 20 jours, un record, pour atteindre Terre Neuve. Il explore ensuite le Golfe du Saint-Laurent, espérant y trouver un passage vers l'ouest. Il fera chou blanc.

Ce n'est que lors d'un deuxième voyage qu'il découvre l'embouchure du fleuve Saint-Laurent et s'y engouffre. Comprenant qu'il ne peut atteindre la Chine par cette voie, il convainc néanmoins François Ier de l'intérêt de ces territoires  et le pousse à y fonder une colonie. Mais ce ne sera qu'au début XVIIe siècle que le rêve d'une nouvelle France deviendra une réalité. Un projet de peuplement qui dépasse le simple objectif commercial des premières grandes expéditions.

La rédaction de WE DEMAIN

À quoi ressembleront les échanges maritimes de demain ?

Le commerce maritime façonne les territoires. Vecteur crucial des échanges mondiaux, le développement des échanges maritimes mondiaux a nécessité l’aménagement de routes maritimes et d'infrastructures terrestres.

Pour aller plus loin