Bassin de radoub n°1 de Toulon

Toulon

Attribué à l’atelier des modèles de l’arsenal de Toulon sur les plans d’Antoine Groignard, ingénieur de la Marine
1778

1778
Modèle au 1/48
Bois, fibres végétales

Premier bassin de radoub mis en service sur les côtes méditerranéennes, cet ouvrage remarquable est encore en activité de nos jours, à quelques mètres du musée.

Le bassin

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Bassin n°1 de Toulon, 1774-1778, vue de face © Musée national de la Marine/P.Dantec

Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, malgré de nombreuses tentatives, Toulon attend encore son bassin de radoub (réparation). L’absence de fortes marées et la présence de sources rendent impossible une construction à l’air libre. En 1774, l’ingénieur constructeur de la Marine Antoine Groignard (1727-1799) propose un projet d’encaissement à sec, salué par l’Académie des Sciences.

Groignard imagine la construction d’une gigantesque caisse en bois de chêne de 100 mètres de long sur 30 mètres de large et 10 mètres de haut, qui devra être immergée, lestée, puis maintenue au fond par des pilotis. Il ne restait plus qu’à pomper l’eau, ce que feront les forçats 24 heures sur 24 pendant toute la durée des travaux pour maintenir l’enceinte à sec, puis à construire la maçonnerie du bassin en pierres de taille de Cassis. Cet ouvrage permit, pour la première fois à Toulon, d’entretenir ou de réparer une coque de navire, au sec, sans le coucher (abattage en carène). En 1778, après quatre années de travaux, le premier bassin de radoub est mis en service sur les côtes méditerranéennes, l’actuel « bassin Vauban n° 1 ». Il est toujours en activité après plus de deux siècles d’existence.

« « Si le bassin le plus parfait, est réputé celui qui reçoit le moins de filtrations, et qui exige par conséquent le moins de temps pour pomper, nous disons avec confiance que le bassin de Toulon est plus parfait que celui de Carthagène dans la Méditerranée […]. » »

Rapport des commissaires […], du 16 octobre 1778

Antoine Groignard

Antoine Groignard nait le 4 février 1727 dans le Var, à Solliès-Pont, et décède le 26 juillet 1799 à Paris.

Après des études au collège de l’Oratoire de Toulon où il acquière les principes de la géométrie, du dessin et de la construction, il est envoyé en 1744 à Paris où il bénéficie des enseignements d’Henri-Louis Duhamel Du Monceau (1700-1782). Ingénieur prolifique, il  construit près de quarante vaisseau, dix-huit frégates, et près de trois-cent navires de moindre importance. Après un début de carrière à Rochefort, il est affecté à Lorient au service de la Compagnie des Indes. Il est membre de l’Académie royale de Marine et de l’Académie royale des sciences. En 1774, il est l’auteur du projet de forme de radoub de l’arsenal de Toulon, dont les travaux s’achèvent en 1778, année où il est nommé ingénieur général de la Marine. Cinq ans plus tard, il devient inspecteur général des ports et rades de France.